Il y a des histoires qu’on fait croire aux enfants, celle de Grands Saints remplissant des souliers. Puis un jour, sans crier garde ils vous font comprendre qu’ils n’y croient plus. Les yeux tremblants, ils vous testent. Allez-vous vraiment leur dire la vérité comme vous leur avez juré?

Un instant, vous hésitez. Vous voudriez tellement qu’il existe vraiment ce Grand Saint, qu’il vous apporte à vous aussi tous ces cadeaux dont vous rêvez : un billet gagnant à la loterie, une Porsche de fonction, un nouvel aspirateur sans fil et sans filtre, un éditeur qui sort d’un chapeau, un corps qui s’auto-guérit… Peut-être qu’il fait juste grève le Grand Saint, qu’un jour il se réveillera et reprendra enfin son travail de magicien. Vous, vous n’assurez que l’intérim.

Fifi a fermé la porte de l’enfance magique sans sourciller, c’est son papa et moi qui aurions bien pleuré… Heureusement, il lui reste, comme à nous, les grands mystères que les religions entretiennent.

Il y a des histoires qu’on voudrait croire encore devenus grands, celle d’un Saint Obama qui résoudrait tous les problèmes de la planète ou celle d’une heure de Black out qui illuminerait les consciences. Mais les blacks, même « The President of the United Stats Of America » n’ont pas les pouvoirs d’un Grand Saint Nicolas.

Alors, il faut bien que, pour ça aussi, nous continuions à assurer l’intérim. Finalement, c’est peut-être ça être adulte: assumer notre part de boulot et espérer ainsi rendre la vie des autres un peu plus magique.

Et vous? Z’avez un truc magique préféré?

Je vais vous faire un aveu, je ne suis pas une bonne ménagère. C’est peut-être un scoop pour vous mais certainement pas pour Mr Monchéri. J’ai horreur de ces tâches nécessaires mais abrutissantes qu’il faut répéter sans arrêt. Que de temps perdu les mains dans la vaisselle ou derrière une planche à repasser…(16h/semaine en moyenne pour les femmes et, tout de même, 6h/par semaine pour certains hommes)

Ranger la maison, faire la lessive, repasser, nettoyer, faire les courses, préparer à manger … La corvée que je déteste par-dessus tout est celle du «jeu des paires», comprenez: »assembler les paires de chaussettes ». C’est un vrai casse tête!

Les couples de chaussettes sont continuellement en instance de divorce. Il y en a toujours une qui dort sur le canapé pendant que l’autre râle sous le lit. Parfois, une des deux disparaît complètement sans laisser d’adresse. Et elle ne paye même pas de pension alimentaire pour couvrir les pieds des petits! Le boulot de thérapeute conjugal de chaussettes n’est vraiment pas marrant. J’ai même dû créer une boîte de rencontre pour chaussettes célibataires.

L’année dernière, pleine d’espoir, j’ai proposé aux fabricants un système «révolutionnaire» pour obliger les chaussettes à se réconcilier une fois retirées des pieds. Je l’ai appelé « Siasocks » comme chaussettes siamoises (voir photo). Je pensais avoir trouvé le moyen d’instaurer une paix durable dans les couples cotonneux. Mais, ça n’a pas marché.

Les fabricants préfèrent continuer à entretenir le climat de guerre. La raison en est simple, plus vos chaussettes se disputent et plus ils vendent de nouvelles paires. C’est un complot mondial contre les couples de chaussettes durables !

Arrêtons de les laisser jouer avec nos pieds!

Et vous? Z’avez une préférence pour mettre fin à la guerre des chaussettes?

1. Lancer la mode des paires mixtes? Imaginez votre chef se promener avec une chaussette noire et une chaussette rouge, ce serait sympa non?
2. Obliger les fabricants à produire des chaussettes innovantes «amoureuses fusionnelles», du genre Siasocks?
3. Porter des sandales sans chaussettes toute l’année? Cela fait un peu moine mais voir les orteils du patron se balader à l’air présente un certain intérêt aussi.

Notez votre choix dans un petit mot, je vous promets que votre maman n’en saura rien!

Je me rappelle très bien les 5 minutes sans lumière de 2007. Avec Fifi, nous avions préparé quelques bougies et une lampe de poche. A l’heure dite, j’étais courageusement descendue dans la cave pour faire disjoncter le courant de toute la maison.

Un peu radical, peut-être, mais, comment être certaine autrement que la petite lumière du frigo s’éteint bien quand on ferme la porte?

Fifi et moi nous sommes précipités aux fenêtres pour nous assurer que les voisins faisaient, eux-aussi, leur geste citoyen. Force est de constater qu’il serait, pour certains, utile de préciser : sans lumière=sans TV ! Car oui, la télévision fait de la lumière ! Vous savez cette lumière lugubre bleutée qu’on voit danser dans les chaumières à la nuit tombée. Mis à part quelques réfractaires, de petites bougies scintillaient un peu partout et je me sentais rassurée pour l’avenir de l’humanité.

Tout ceci peu paraître ridicule et naïf.

Certains affirment même que c’est un geste dangereux car,les centrales nucléaires n’aiment pas du tout ça, les chutes brutales de demande. Ce sont de grosses bêtes qu’on préfère ne pas trop voir s’énerver…

De plus, ça m’étonnerait beaucoup que les ministres de l’environnement argumentent, lors de la réunion de prolongation du traité de Kyoto, en disant : « Moi, dans mon pays, 3 456 987 citoyens ont éteint leurs lumières, et si je ne signe pas ils vont recommencer! Je dois sauver mon pays de ces heures noires!»

Grâce à la crise économique, de nombreuses lampes se sont éteintes d’elles-mêmes. Je connais une usine où on a dévissé une ampoule sur deux pour pouvoir garder un peu plus de personnel. Quand on dit que les cadres ne sont pas des lumières, on se trompe…

Malheureusement, même si la crise économique mondiale nous donne un peu d’air frais à défaut d’argent frais, il faudra plus que ça pour protéger notre planète. C’est pourquoi, je vous invite à participer, ce samedi 28 mars à la manifestation mondiale en éteignant vos lumières pendant toute 1h!

Préparez vos monopoly, ce sera le moment d’une partie familiale mémorable à la lueur des chandelles!

Le but de tout cela est bien là : faire vivre à nos enfants une heure exceptionnelle de prise de conscience collective. Ils s’en souviendront avec bonheur. Peut-être que, grâce à cela, une étincelle jaillira dans leurs petites têtes et qu’un jour ils appliqueront la solution que nous peinons à trouver pour que la Terre arrête enfin de tousser.

Je compte sur vous ce samedi 28 mars de 20h30 à 21h30 (tiens, ils ont tenu compte de l’heure du jt de TF1…) pour retrouver votre âme d’enfant et veiller sans lumière à rendre ce monde un peu meilleur.

Pour en savoir plus : http://www.earthhour.org/home/fr:fr

Alors? Z’allez le faire ou pas?

Aujourd’hui, j’aurais bien envie de vous laisser une page blanche. Avec ses airs de plage de sable blanc, elle vous emmènerait en voyage. Mais, il lui faudrait un grain fin et je ne sais pas combien de pixels font la finesse du teint.

Si vous vous allongiez sur cette page blanche, comme tous ces mots serrés. Vous auriez déjà une impression de St Trop en plein été, sensation désagréable d’être la saucisse de plus sur le barbecue.

L’intérêt des pages blanches, comme celui des plages, est justement d’être blanches, vides de tout, avec juste un soupçon de mer en arrière fond.

Une page blanche est comme une plage blanche un dimanche d’été quand le sable trop chaud n’a pas encore été foulé, avec juste quelques dunes et un fond de mer pour l’encadrer.

Plonger dans une page blanche est un bon moyen de s’évader, de penser à l’été de se sentir un peu en vacances. Il suffit de la fixer suffisamment longtemps pour y voir danser les palmiers au rythme des vagues.

Allez, fermez les yeux, il est temps de vous baigner.

Et vous? Vous avez aussi besoin de vacances?

Vous êtes-vous déjà promenés dans une brocante? Souvenez-vous de tous ces objets usés, parfois cassés, étalés sur de vielles couvertures; toutes ces vieilleries vendues pour des sommes dérisoires. Souvenez-vous des vendeurs de tous âges, assis, la mine un peu triste, sur leurs chaises de camping avec, devant eux, des échantillons de vies passées.

Peut-être avez-vous, vous aussi, la concervatite aigüe qui vous conduira, un de ces prochains jours, à prendre leur place et à offrir tout votre bric à brac à des passants amusés.

Le symptôme est le suivant : un étrange sentiment de culpabilité vous envahit chaque fois que vous remplacez un objet désuet par un neuf.
-Le vieux grille-pain que vous devriez jeter, devient le symbole des petits déjeuners du dimanche matin en famille.
-Le livre de « Tchoupi à l’école » entièrement re-customisé par Fifille vous rappelle les tendres couchers de Fifi petit.
-La louche à soupe à moitié corrodée garde l’odeur des potages de grand-mère.
-Le service à café orange hérité de tante Gilda vous fait revivre les goûters de Toussaint après la promenade sur les tombes.
-…
Tous ces objets, vous avez, décidément, bien du mal à les enterrer. C’est pour cela que, petit à petit, vous remplissez des caisses et des caisses dans votre cave avec la ferme intention de les vendre lors de la prochaine brocante.

A l’approche du jour de la kermesse de l’école, vous vous lancez dans le nettoyage et l’étiquetage. Le plus difficile est de déterminer le prix. Un léger malaise commence à vous envahir. Qui va payer 2€ pour cette vieille louche sans jamais avoir goûté la soupe de grand-mère? Qui va acheter la collection des joujoux Kinder Surprise de Fifi? Qui va comprendre la valeur de ce service à thé complètement démodé?

Le jour J, en déballant tous vos trésors sur une vieille couverture, un sentiment de honte vous prend à la gorge. Très vite, vous prétextez une étude du marché de la concurrence pour vous éclipser un long moment. «Si je ne reste pas à côté de Fifi peut-être que tout le quartier pensera que ce bric à brac vient de sa chambre. Si jamais, Bérangère de la Haute se pointe, je n’oserai plus jamais la regarder dans les yeux…» C’est pour cela que, sur les brocantes, l’âge moyen des vendeurs est extrêmement faible…

La journée passe. Fifi est fier d’avoir réussi à vendre ses deux GI Jo au chien-chien d’une Mamie. La collection des vieux livres à l’eau de rose de Tatie est bien partie aussi. L’honneur est sauf, il y a 10€ dans la caisse! Si on retire les pains saucisses achetés pour le déjeuner et les bières enfilées par Mr Monchéri pour patienter, le bénéfice s’élève à 50 cents!

Vous affichez un sourire radieux mais, intérieurement vous vous jurez que la prochaine fois, vous revendrez tout sur e-bay!

L’avantage d’e-bay est de garantir l’anonymat total. Personne ne saura jamais que vous vous cachez derrière la bonbonnière citron ! L’idéal étant de choisir un pseudo très éloigné de votre véritable prénom. Moi, par exemple, je me suis inscrite sous le pseudo de Kimberley. Il fonctionne surtout pour la version portugaise d’e-bay, j’ai nommé : miau.pt ou « comment tout vendre en miaulant de plaisir »

Bref, acheteurs de seconde main, n’oubliez pas que les objets sans histoires finissent au dépotoir, sans passer par la case brocante. Alors, prenez bien soin de tous ces petits échantillons de vies.