Il n’y a pas que la Terre qui tremble

Hier, en surfant sur livinginlisbon.com, je suis tombée sur un dossier très complet intitulé : « Tremblements de terre à Lisbonne: les mesures de protection »

Pendant un instant, j’ai hésité :« J’ouvre ou j’ouvre pas ? ». Comme on m’a toujours dit que, dans la vie, il ne faut pas faire l’autruche, j’ai ouvert. J’aurais mieux fait de m’enfuir la tête dans le sable… Ne voir Lisbonne que comme la magnifique capitale bordée par le Tage et baignée de soleil me convenait parfaitement.

Je savais déjà qu’en 1755, il y avait eu un gros tremblement de terre. Est-ce que j’étais vraiment obligée d’apprendre qu’il est toujours le plus fort et le plus meurtrier jamais enregistré ? Qu’il est même à l’origine de la sismologie moderne ?

Depuis que j’ai lu ce dossier, la seule question qui m’obsède est: »où se trouve le linteau de porte le plus solide de notre appartement? » Après analyse, je pense que le plus résistant serait celui de la porte des WC…

Puisqu’il faut se préparer à toute éventualité, voici mon plan familial de sauvetage en cas de séisme nocturne :

1. Etre certaine qu’il s’agit bien d’un tremblement de terre et pas d’un semi-remorque qui passe dans la rue ou d’un métro bondé de supporters du Benfica.

2. Ne pas paniquer. La seule technique efficace que je connaisse pour garder son calme en cas de gros stress est la respiration abdominale enseignée au Yoga. C’est-à-dire, se concentrer sur le point situé 2 cm en dessous de son nombril, respirer par ce point en prenant soin de faire une expiration deux fois plus longue que l’inspiration. Donc, la terre tremble, je trouve mon nombril, je descends mentalement les 2cm et commence à compter : 1,2,3 inspire 1,2,3,4,5,6 expire. Je répète cela 10 fois pour retrouver un rythme cardiaque plus ou moins normal.

3. Calmement mais sûrement, je cours dans la chambre des enfants. En même temps, je hurle à Mr Monchéri de se lever. Pour une fois qu’il dormait…

4. Je les largue tous les 3 sous la porte des WC, voir, sur le pot lui-même par manque de place.

5. Je pars chercher une trousse de secours, une lampe de poche, une radio à piles, une bouteille d’eau, un téléphone portable, une balise de survie, des masques à gaz, un parachute et un chien renifleur, on n’est jamais assez prudent. En passant, je débranche l’électricité et le gaz…facile…

Vu qu’un séisme ne dure en moyenne qu’une minute, il y a de fortes chances qu’à ce moment là, le sol soit redevenu stable.

Nous sommes donc là, tous les 4 serrés dans le WC, à nous demander si la terre a réellement tremblé où si c’est encore l’imagination de la mère Chocolat qui a frappé. Dans le doute, sachant que les secousses les plus dangereux sont les répliques, nous terminons la nuit sur place.

Evidemment, tout ceci n’est valable que dans le cas d’un tremblement de terre en pleine nuit car,
– Si nous sommes en voiture, l’habitacle renforcé nous protège. Pas certain que cela s’applique à ma Palio Week-end…
– Si nous sommes dans la rue, nous devons nous tenir éloigné des immeubles, des arbres, des pots de fleurs, des poteaux électriques, des conduites de gaz, des rames de métro,… Bien heureux ceux qui vivent sur une île déserte.
– Même pas, puisque, sur la plage, il y a le risque d’un Tsunami! Grâce à la répétition générale asiatique, nous savons tous que, si les poissons nagent sur du sable, il ne faut pas essayer de les attraper mais plutôt courir très vite dans la direction opposée!

Après réflexion, je pense que le mieux serait de nous installer dans la Torre de Belém ou dans le Mosteiro dos Jeronimos. Ces deux monuments historiques ont fait leurs preuves en résistant au séisme de 1755.

En attendant, cette nuit, c’est décidé, tout le monde dort dans les toilettes!

Et vous ? Z’avez aussi des failles qui tremblent?

avril 3rd, 2009 par Miss Chocolat | Commentaires fermés sur Il n’y a pas que la Terre qui tremble

Du pollen plein les narines


Je savais que j’étais allergique aux gens qui se garent en triple file, aux pleurnicheries de Fifille et aux personnes qui ne disent pas bonjour le matin mais, je n’aurais jamais cru que je serais un jour allergique à l’Afablusiona*!

Dès que la sève de Mr Afablusiona remonte, son instinct de mâle se réveille. Il devient obsédé par la survie de son espèce. Et, quoi de plus efficace pour attirer les filles qu’un bouquet de fleurs?

Mais, il n’est pas du genre timide Mr Afablusiona, il serait plutôt le frimeur à la décapotable violette qui part à la chasse toute stéréo hurlante. Son attrape femelle à lui ce sont ses fleurs mauves dont il se recouvre entièrement. Avec ses copains qui l’imitent, ils déversent des millions de semences dans l’atmosphère. Espérant, par hasard, tomber sur une âme sœur qui leur fera de jolis arbrisseaux. C’est l’insémination du désespoir.

Depuis le temps qu’il est enfermé dans du béton, il aurait du comprendre que ça ne servait à rien de s’épuiser. D’autant plus que les horticulteurs malins n’ont planté que des Afablusiona mâles à des km à la ronde. C’est certain, pour la frime d’une ville, il n’y a pas mieux.

Bref, rien d’étonnant à ce qu’un grain de pollen ait aboutit dans le fond de mon nez.

Tout ceci ne m’aurait fait ni chaud ni froid si mon système immunitaire n’avait pas fait de l’excès de zèle. Lui aussi, il tire sur tout ce qui bouge sans faire la différence entre un méchant virus et un inoffensif grain de pollen.

Un jour, un de mes gentils petits lymphocytes B (globule blanc)a démasqué le grain de pollen et a sécrété des anticorps pour avertir ses grands frères mastocytes de sa découverte. Les grands frères mastocytes qui habitent surtout la peau et les muqueuses s’ennuyaient et ont eu envie de jouer à la gueguerre.

Jusque là, je continuais, en toute innocence, à me délecter du parfum des belles fleures mauves.

La guerre a commencé le jour où un deuxième malheureux grain de pollen s’est perdu dans mes narines. Les mastocytes, impatients comme des militaires sur-entraînés devant une cible en carton, commencèrent à encercler grain de pollen et à lui lancer leurs bombes lacrymogènes pleine d’histamine. L’histamine a fait peur au grain de pollen mais c’est surtout moi qui ai commencé à pleurer tant elle a fait gonfler les tissus de mon nez et de mes yeux.

L’allergie est donc le dommage collatéral d’une stupide guerre du zèle.

Conclusion : Pour procréer comme pour se défendre, l’important n’est pas de tirer beaucoup mais de viser juste…

Et vous? Vous êtes de francs tireurs?

Afablusiona* : inutile de chercher dans votre livre de botanique ce n’est que la transcription phonétique aléatoire du vague souvenir qu’il me reste du nom prononcé par le médecin.

avril 2nd, 2009 par Miss Chocolat | 1 commentaire, z avez envie de réagir aussi ?»

La morue au chocolat


Ce soir, le chef américain de Mr Monchéri vient dîner à la maison!

Je pensais qu’après la journée familiale qu’il avait passée avec nous, il y a deux ans, il n’oserait plus revenir. Nous l’avions promené toute la journée, dans mon inconfortable Palio Weekend, visiter Lisbonne et sa région. (Le monospace de Mr Monchéri était en panne…) Imaginez nous, tous les cinq, serrés comme des sardines, avec les hauts le cœur de Fifi et les pleurnicheries de Fifille comme seule musique de fond.

A en juger par le peu de mots qu’il m’avait adressés, je croyais qu’il avait eu sa dose de folklore familial pour dix ans au moins. Mais non ! L’immersion dans le quotidien des employés doit être un exercice recommandé par les livres de management…

Il y a deux jours, Mr Monchéri est rentré en lançant sur un ton anodin :
«Mercredi, Kévin Destates vient à la maison après la réunion. Tu nous prépareras bien un petit truc à manger».

Voyant mon visage se décomposer, il ajouta :
«Ne te tracasse pas, c’est un américain. Toute cuisine européenne lui semblera délicieuse. Même la tienne!»

Ahhhhhhh!

La question tourna dans ma tête toute la nuit «Qu’est ce que je vais bien pouvoir faire à manger ? Un steak frites ? C’est bon et c’est belge mais ce n’est pas très dépaysant pour lui… »

Puis un génie culinaire passa par là et sauta sur l’occasion de me voir cuisiner pour me souffler à l’oreille : «du bacalhau au chocolat» (bacalhau= cabillaud=morue). Génial ! Les spécialités de deux pays en un seul plat. Bacalhau portugais + chocolat belge = un plat dont le chef se souviendra toute sa vie et qui propulsera Mr Monchéri dans les hautes sphères de son estime.

Hier, après avoir trouvé la recette sur marmiton.org,je m’en vais, confiante, au supermarché acheter mon kilo de morue séchée.

Première étape: acheter la morue

Ceux qui connaissent le Portugal le savent, s’approcher du rayon des morues séchées est un vrai défi. L’odeur des poissons, pour qui la mer n’est plus qu’un vague souvenir, associée aux tonnes de sel est insupportable. Elle vous prend au nez et à la gorge à un point tel que vous comprenez vite pourquoi le rayon des pinces nez pour la piscine est juste à côté.

Poussée par le génie culinaire surexcité qui ne me quittait plus, je désigne, au pif, une planche de morue à la poissonnière. Munie de sa scie circulaire, elle m’en débite un bon morceau.

Le chocolat belge, la morue et quelques autres ingrédients dans le sac, je remonte dans la Palio et roule pied au plancher, toutes fenêtres ouvertes jusqu’à la maison. A l’arrière, Fifille répète comme un disque rayé « Beck, ça pue Mãe »

Deuxième étape: dessaler la morue

Evidemment, aucun de mes saladiers n’est assez grand ! Je cherche une solution d’urgence avant que le poisson n’infeste toute la maison.

Bingo ! La baignoire ! Idéal pour faire les 8 bains nécessaires à la désalinisation.
Aussitôt dit aussitôt fait, la salle de bain est condamnée. Il lui faudra quelques temps avant de retrouver ses douces odeurs de shampoing…

Troisième étape: cuire le tout et laisser mijoter

Ce matin, après avoir mis dehors Mr Monchéri un peu inquiet et commençant sérieusement à envisager de réserver un restaurant, je me lance dans la suite de la recette.

D’abord, il faut pêcher toutes les miettes de morue éparpillées dans la baignoire. Je regarde un peu déçue la demi-passoire de poisson qu’il reste. Qu’à cela ne tienne, depuis le début je soupçonne que le plus intéressant dans cette recette soit la sauce au chocolat.

A l’heure où je vous écris, la morue mijote depuis 2h, une fumée noire s’échappe de la cuisine. Fifi et Fifille ont élu domicile dans la cour tant l’odeur est insupportable. Je me demande comment je vais récupérer le parfum de mes fauteuils et celui de mes cheveux. Je vous laisse, il faut que j’aille touiller…

4h plus tard…

Je viens de récurer la maison de fond en comble. La morue au chocolat gît au fond d’une poubelle dans l’immeuble en face.

Fifi, Fifille et moi venons de prendre notre troisième bain de suite à la javelle. J’ai allumé 36 bougies parfumées.

La table est dressée… et, j’ai sorti du four à micro-ondes le poulet rôti acheté au «take away» du dessous. La salade et les pommes de terre sont prêtes.

Conclusion
Pour faire de la morue au chocolat, il faut :
-un beau poulet rôti
-une petite salade vinaigrée
-8 pommes de terre cuites à l’eau

Et vous? Z’aimez aussi les POISSONS d’AVRIL?

avril 1st, 2009 par Miss Chocolat | 7 commentaires et vous, z en pensez quoi ? »

Peau d’âme


Il y a quelques milliers de lunes, la femme que tout le monde appelait : « Peau d’âme » racontait:

« Elle était là, allongée par terre. C’était une drôle de peau usée, un peu déchirée, rouge par endroits, rosée à d’autres. Intriguée, je l’ai touchée. Je voulais simplement la caresser.

D’un coup, elle a bondit. Elle s’est enroulée autour de moi. Depuis, elle me serre, m’étouffe presque. Je suis prise au piège de cette peau d’âme du passé.

Moi, je n’en veux pas. Elle pique, elle me gratte partout. Elle n’est pas à moi. Je ferais n’importe quoi pour m’en débarrasser. Moi, je veux une peau sur mesure, une peau de grand couturier, une peau qui se laisse admirer, pleine des promesses de caresses à venir. »

Et pourtant:

Chaque soir, elle retirait et pliait soigneusement cette peau qu’elle détestait tant. Puis, loin des regards, elle revêtait une magnifique peau soyeuse. La nuit, elle virevoltait libre et légère. Mais, le matin, une culpabilité venue d’ailleurs la rattrapait et Peau d’âme remettait la peau qui ne lui appartenait pas.

Jusqu’au jour où, un guerrier peau rouge la surpris à la nuit tombée. Il vit la magnifique princesse qui se cachait derrière la peau défaite. La belle, honteuse de cette double vie, se laissa convaincre par le guerrier de laisser la peau d’âme retourner au passé.

La peau sans âme se colla à une tombe et devint pierre.

La belle et le guerrier s’en allèrent heureux vers des peaux à peaux plein de promesses d’avenirs.

Conclusion: Quand le passé vous colle à la peau, laissez tomber votre peau et dansez au son des tamtams.

Et vous? Z’aimeriez pas mieux croire en l’avenir?

mars 31st, 2009 par Miss Chocolat | Commentaires fermés sur Peau d’âme

Les mères ne sont plus ce qu’elles étaient…


Il est 6h45 alors qu’avant-hier, à la même heure, il était 5h45! 5h45, ce n’est pas une heure pour se lever, toutes les horloges biologiques vous le diront.

Pink hurle dans la chambre «I’m still a rock star…»

Qui a inventé le réveil radio? Un fabricant de défibrillateurs cardiaques?

Mr Monchéri: « N’est quel jour? pffffff »
Mam Chocolat,rassemblant quelques neurones: »Lundi »

Bings, mes yeux s’ouvrent d’un coup et mon sourire se tend. On est lundi!

Fifi se glisse dans notre lit avec sa maxi tasse de chocolat chaud.

Fifi:« Pas envie d’aller à l’école man. Elles commencent quand les vacances? »
Fifille, crie depuis sa chambre: « Mãe » (prononcé maille. Traduction: Mère )

C’est une des joies de l’expatriation: s’entendre appeler par des noms improbables, « Mãe » en est un. Chaque fois que Fifille m’appelle « Mãe », je revois le film publicitaire des vaches ventant les mérites d’une moutarde en beuglant « il n’y a que Maille qui m’aille ». Le slogan actuel de Fifille est «il n’y a que Mãe qui m’aille».

Mam Chocolat: « Meuh » (Traduction : j’arrive, minute, je prépare ton lait)
Je prends Fifille dans mes bras.
Fifille: « Pas chez Tania hein? »
Mam Chocolat: « Et si ma chérie, on est lundi, tu vas chez Tania aujourd’hui. C’est gai, tu vas jouer avec tes petits amis, apprendre plein de chouettes choses. Réviser les noms de couleurs par exemple, tu sais, c’est très utile de connaitre le nom des couleurs ma chérie… »

Une heure plus tard, la porte se ferme sur Fifi et Mr Monchéri encore endormis. J’embarque Fifille de force dans la voiture.

Fifille: « Pas chez Tania, Mãe. Veux rester avec toi. »
Mam Chocolat: « Allez courage ma chérie, on est ensemble depuis 3 jours, 88h exactement ou 5280 minutes si tu préfères. Tu sais, Fifi est a l’école, papa est au travail et maman aussi dois travailler sur son PC. Le travail de Fifille c’est d’aller chez Tania. D’accord? Tu vas bien t’amuser avec tous tes amis. Si, si, c’est gai de jouer avec les amis! »

La Tania de la crèche prend Fifille dans ses bras. Fifille refuse de me donner un bisou et me lance un regard méprisant de Fillette de 2,5 ans dégoûtée d’avoir une mère aussi indigne que moi.

Je m’effondre sur le siège conducteur de ma voiture, claque la porte et crie: «Youpie !!!!!!!!! Vive la liberté!»

Pour vivre, tout l’amour du monde ne suffit pas, il faut aussi de l’AIR!

Décidément, les mères ne sont vraiment plus ce qu’elles étaient…

Et vous? Z’êtes aussi un père, une mère, un frère, une sœur, une tante, un beau-frère,…indigne parfois?

mars 30th, 2009 par Miss Chocolat | 1 commentaire, z avez envie de réagir aussi ?»