Vous la sentez ? Elle commence à faire bouillonner votre salive ? Cette irrésistible impatience d’être dimanche matin, le jour de l’année où le chocolat tombe du ciel…

Bon, évidemment, certains devront se dévouer pour faire les cloches, les poules ou les lapins…

La tradition est parfois cocasse…

Il y a quelques centaines de générations, voir quelques milliers, nos ancêtres vénéraient l’œuf – de nos jours ce serait plutôt la poule – ils voyaient en lui un objet de mystère.

Un coeur jaune en suspension dans un liquide gluant dont sortait, parfois, comme par magie, un petit poussin. Tout cela se passait à l’intérieur d’une mystérieuse coquille, là, juste sous leurs yeux….Ils en restaient béats d’admiration. (Les femmes qui faisaient la même chose étaient, elles, considérées comme maléfiques, allez comprendre…)

L’œuf est donc vite devenu un symbole de vie. Il a été repris pour matérialiser le miracle pascal des chrétiens.

Les cloches ont commencé à voler le jour où un pape, très doué en marketing, s’est dit que, puisqu’elles se taisaient les vendredis et samedis saints, autant les faire venir à Rome, les remplir d’œufs multicolores et les renvoyer récompenser les fidèles de leur carême. Un beau coup de pub!

Heureusement, les œufs étaient cuits avant de tomber…

Les anglais et les allemands, plus pragmatiques, ont eu du mal à faire passer le concept des énormes cloches en fontes volant jusqu’au chef de l’Eglise. Ils se sont rabattus sur celui, aussi étrange, des lièvres et des lapins… L’idée viendrait des lointains cousins germaniques d’Astérix, les Teutons, qui croyaient fermement qu’à Pâques, les lapins remplaçaient les poules pour couver les œufs…

Et le chocolat? Pourquoi, aujourd’hui, reçoit-on des œufs en chocolat? Parce que c’est bien meilleur qu’un œuf cuit dur, tiens ! C’est un maître chocolatier français du XVIIIe qui a eu l’idée de vider des œufs frais pour les remplir de chocolat. Quel génie celui-là !

Bien entendu, les traditions changent d’un pays à l’autre et d’une famille à l’autre. Ici au Portugal, par exemple, ce sont les dragées aux amandes qui sont distribuées le jour de Pâques… pas mauvais non plus…

Bref, vivement dimanche pour déguster des pauses en vrai chocolat!

Et vous? Z’êtes plutôt cloche, poule ou lapin?

Quelle nuit ! Bercée par le rythme de la musique techno de l’ado du dessus et les ronflements de Mr Monchéri, j’avais pourtant réussi à m’endormir assez facilement, le souvenir du délicieux bain aromatisé au chocolat aidant.

Mais, à 2h43, je me réveille brusquement, dégoulinante de sueur, des images de cauchemar horrible plein les yeux. Dans ce mauvais rêve, je me retrouvais seule, pendant 19 jours, prise au piège de 2 enfants et de milliers d’œufs en chocolat, perdue à 2000 km de chez moi, sans aucune copine disponible!

Pour reprendre une respiration normale et m’assurer que j’étais bien réveillée, je pince mon nombril, descends deux centimètres en dessous, visualise le point zen et compte : 1,2,3 inspire, 1,2,3,4,5,6 expire….Tout va bien, ce n’était qu’un rêve.

Quel jour sommes nous, au fait?

Mercredi 8 avril ?…. Aaaaaaaaaaaahhhhh, le cauchemar revient, les vacances de Pâques commencent aujourd’hui !!!!!

« Allez, ce n’est pas si terrible, calme toi » me chante la petite voix de ma conscience maternelle. Elle a facile à dire, celle-là, bien cachée dans sa forêt de neurones. 1,2,3 inspire, 1,2,3,4,5,6 expire…

Réfléchissons, comment puis-je rendre ces vacances agréables pour mes fifis et supportables pour moi ? S’en suivirent deux heures à réfléchir, tournant et retournant toutes les possibilités dans ma tête :

– Demander à Mr Monchéri de démissionner immédiatement ?…
– Inviter la famille belge à venir passer les 19 jours dans l’appartement ?…
– Ingurgiter tout le chocolat que je trouve pour provoquer une crise de foie terrible et passer les deux semaines à l’hôpital ?
– Vider tous les comptes en banque pour acheter des billets d’Euromillions, gagner le gros lot et engager Mary Poppins à temps plein ?
-…
Puis, m’adressant directement à la lampe au-dessus de moi : «Dites, vous là-haut, vous n’avez pas une idée ?»

Le plafond se déchira, un rayon lumineux arriva jusqu’à moi et une grosse voix venue de nulle part répondit :
« Miss Chocolat, pour exhausser votre prière et celles des mères et pères débordés, j’ai envoyé sur Terre ma fille Nintendo DéeSse. Elle et son acolyte Playstation seront à vos côtés pour affronter les chemins tortueux de la vie de parents. Lorsque vous serez épuisés, las de suivre les manuels de bonne éducation, fatigués d’essayer de divertir de façon intelligente et d’essuyer des pleurnicheries, il vous suffira de tendre la DS à vos enfants. Vous pourrez alors souffler quelques instants.»

Depuis, j’emmène partout la boîte bénie. Ce matin, par exemple, je l’ai sortie au milieu du supermarché. Lorsque Fifille s’amusait à ouvrir les yaourts et que Fifi pleurait pour avoir le nouveau jeu de Spiderman. J’ai assis les deux loustiques dans le caddie, sur les cartons de lait, et leur ai donné la DS salvatrice. J’ai continué les courses calmement en recouvrant d’aliments mes enfants captivés.

Et vous? Vous vouez aussi un culte aux dieux électroniques?

Croyez-moi…ou pas…,je sors d’un bain au chocolat…

Hier, pas de grosse caisse à l’horizon…ouf… juste une magnifique petite boîte rondouillette, délicatement emballée.

Je la déshabille de ses papiers et découvre, amusée, un assortiment de sels de bains aromatisés.

Mmmmmm, des moments de petits bonheurs en grains…

Cet après-midi, en lisant les indications sur chaque flacon, je découvre : « Le sel de bain au chocolat, un sel aux huiles essentielles cacaotées idéal pour préparer son corps à 15 jours de vacances de pâques avec enfants. »

Parfait, les vacances commencent dans 1h20 à peine, il est grand temps que je m’y prépare.

Je verse généreusement les grains chocolatés dans l’eau chaude, de quoi faire oublier définitivement à ma baignoire les mauvais souvenirs de morue. Dubitative, je les regarde fondre et rendre l’eau de plus en plus marron.

Le souvenir du bain de tourbe pris dans une de mes trop rares expériences de spa , à Spa, me revient en mémoire. Heureusement, l’odeur qui se dégage de ma baignoire est plus encourageante.

Le vrai bain de tourbe est un de mes pires souvenirs en matière de soins esthétiques, avec ceux d’épilations du maillot, bien sûr. Se déshabiller face à une esthéticienne chaussée de bottes en caoutchouc vertes et tablier. Puis, entrer dans un bain de boue gluante aux relents de champignons, n’a eu, sur moi, que très peu d’effets bénéfiques. Il parait que ça diminue les tensions musculaires. Pas, les miennes, j’ai passé une demi-heure hypertendue le visage grimaçant et les fesses serrées… C’est vrai, après le lavage au karcher, ma peau était plus douce…rouge, mais douce…

C’est donc pleine d’apréhensions que j’ai plongé dans le bain cacaoté. J’ai eu tort, ce fut un vrai délice. Par moments, j’avais l’impression d’être un spéculos dans une tasse de chocolat chaud mais, même cela, ce n’était pas désagréable. Après avoir prolongé au maximum cet instant d’évasion, je suis sortie de l’eau et me suis regardée dans le miroir.

La notice ne se trompait pas: le sel de bain chocolaté fait ressortir le hâle naturel de la peau. Et bien, je n’avais encore jamais été aussi hâlée de ma vie ! C’est plus efficace que de faire la carpette sur une plage ou sous un banc solaire pendant 36 séances!

Heureusement, mon déguisement de Mam Chocolat a fondu sous la douche… J’ai eu peur de devoir me montrer à la sortie de l’école sous mon vrai jour de pause chocolatée…

Et vous ? Z’aimez l’eau du bain ? Naturelle, pétillante ou aromatisée ?

Aujourd’hui, c’est mon anniversaire ! Je ne vous dis pas ça pour que vous me le souhaitiez…quoique… et encore moins pour recevoir plein de cadeaux…quoique, quoique…

Les années passant, je commence à comprendre pourquoi ce sont les enfants qui aiment les gâteaux plein de bougies…

Ce matin, j’ai été réveillée par « Joyeueueueux aaaanniiiiversaire, mamananan, joyeueueueux aaaaanniiiiversaire, maman… » chanté de tout cœur par Fifi et rythmé par les « aye, arrête ! » de Fifille que son frère pinçait pour qu’elle l’accompagne.

A la fin de la chanson, Mr Monchéri a demandé à Fifi s’il savait quel âge j’avais, il a répondu spontanément : « 25 ans ! »… Quel bonheur les enfants !

Si son père n’avait pas ajouté sarcastique : « +10 », il l’aurait peut-être cru encore pendant longtemps…

Depuis quelques jours, Mr Monchéri essaye de deviner le cadeau qui me ferait le plus plaisir. J’ai soigneusement omis de l’avertir que le fer à repasser montrait des signes de défaillances… On ne sait jamais, il aurait pu y voir un signe…

Quoi de plus désespérant le jour de son anniversaire que de recevoir une énorme boîte enrubannée, pleine de promesses. Waouw! Cette année, votre homme a voulu mettre le paquet pour vous montrer sa reconnaissance et son amour éternel. Le cœur battant et la larme à l’œil, vous déchirez le papier bariolé et découvrez…un aspirateur !

Les larmes qui coulent après ne sont plus des larmes d’émotion mais de rage…

Plus les cadeaux sont petits, plus ils sont rassurants. Personne n’a encore eu l’indélicatesse d’emballer une éponge à récurer …ouf…

Après son joli tour de chant, Fifi s’est enfermé dans sa chambre. Il préparait une surprise…chut…

10 minutes plus tard, il entre dans la cuisine, me tend son cadeau et répète «Bon anniversaire, maman !»

Je regarde un peu perplexe le montage en légo qu’il me tend.

«Tu vois maman, c’est une tour, un peu comme la Tour Eiffel. J’ai mis un légo pour chaque année que tu as vécue – Effectivement, il y avait le compte- On va dire que toi, tu es maintenant dans la chambre tout au dessus».

Et de là haut, je peux vour dire que j’ai une belle vue!

Mr Monchéri ajouta hilare : «Et bien, impressionnant. Elle inspire le respect cette tour !»

J’ai fixé longtemps la tour multicolore et je me suis dite que, finalement, elle était pleine de sagesses. Toutes ces années passées n’ont pas les mêmes couleurs, certaines tendent vers le rose, d’autres vers le gris mais finalement, l’ensemble est plutôt joli. Comme elle serait triste cette tour des âges si elle était uniforme…

C’est certain, nous avons encore de beaux étages à construire!

Et vous? Z avez une belle vue du haut de votre tour multicolore?

Pas facile de trouver chaussures à son pied…Certaines trouvent facilement les chaussures et pas l’homme moi, c’est l’inverse. Depuis que j’ai rencontré Mr Monchéri, je ne trouve plus de chaussures.

Il faut dire que mes critères de chaussures parfaites deviennent de plus en plus difficiles:
1.Confortables pour pouvoir courir derrière les zenfants sans le ding dong douloureux des cloches.
2.Facile à enfiler pour éviter les retards pour cause de lassages de lacets
3.De bonne qualité pour qu’elles tiennent au moins un été.
4.A talons pour ne pas être prise pour la petite fille de Mr Monchéri…de dos.
5.Fermées devant pour ne pas devoir peindre mes orteils en 30 secondes.
6.Suffisamment tenues à l’arrière pour ne pas être prise en flagrant délit de grattage de pieds nus quand je m’assois en public.
7.Jolies, branchées mais pas gamines. Il faut tirer au maximum son âge vers le bas mais pas trop quand même.
8.Monsieur Monchéri a ajouté le critère sexy, pas forcément compatible avec les 7 précédents.

Je cherche ces chaussures parfaites depuis 2 mois.

En attendant, j’ai déjà acheté une paire de chaque catégorie. Pour le plus grand plaisir de Fifille qui, chaque fois qu’elle découvre une nouvelle boîte s’exclame « Cadeau pou moi Mãe ? Waou Meci ! ». J’ai beau lui dire que non, que ces chaussures sont pour mes propres pieds, elle garde son sourire malicieux. Elle a déjà compris qu’elle les mettrait plus que moi…

J’ai donc dû ajouter à ma liste le critère :
9. Semelles en caoutchouc ou munies d’un système antibruit. Pour éviter les clacs, clacs dans tout l’appartement… (Pauvres voisins du bas…)

Voici pourquoi, alors que le printemps est bel et bien là, je continue à me promener mes bottes d’hiver à talons durs aux pieds. Les préférées de Fifille aussi…

A la maison, la consigne est la même pour tous. On enlève ses chaussures en passant la porte. C’est un moment extrêmement délicat pour moi.

Je sais que, déjà dans l’ascenseur, Fifille a les yeux rivé sur mes chaussures. Elle rêve du moment où ces belles bottines noirs à talon vont passer de mes pieds aux siens.

La porte franchie, elle s’écroule par terre juste devant moi et me bloque le passage. Les deux mains sur les scratchs de ces baskets roses, elle lève de grands yeux interrogateurs et, avec un sourire charmeur, elle me lance: « Peux chuchures, Mãe ? Allez, plai ».

C’est là qu’il faut ruser pour éviter les heures de disputes, de cris et de pleurs qui suivront si j’oppose un « non, ça fait trop de bruit » franc et direct.

En général, j’enjambe rapidement Fifille en prétextant un besoin urgent d’aller me rafraîchir. La porte de la salle de bain fermée à clé, je me déchausse et cache les chaussures dans la baignoire à côté. Puis, je reviens pieds nu dans le hall d’entrée en proposant un goûté aux enfants. Un pot de crème au chocolat dans les mains, Fifille oublie, pour un instant les chaussures de maman.

Quand je suis certaine, qu’elle est bien concentrée sur « comment amener ma cuillère avec un maximum de crème jusqu’à ma bouche ». Je file dans la salle de bain récupérer mes chaussures. Délicatement, j’ouvre le placard à provisions et les pose sur une étagère en hauteur à côté des boîtes de conserves. Le seul endroit un peu pratique que j’ai trouvé pour ne pas les ranger dans la petite armoire à chaussures si facile d’accès pour Fifille à côté de la porte.

Hier, en zieutant sur une vitrine, je vois les chaussures presque parfaites. J’entre dans le magasin, Fifille sur les talons. Elle s’assied, retire ses chaussures avant moi. Elle arrache des mains les mocassins à la vendeuse et essaye la paire de 38. Après quelques pas devant la vendeuse médusée, elle me regarde avec un grand sourire et me dit. « Sont belles mãe, tu peux les acheter »…

Et vous? Z’avez trouvé de bonnes chaussures?