Bonaparte

salut-militaires
Comme chaque matin, je m’en vais au café à trois rue de chez moi. Depuis deux ans, je n’ai plus de boulot. Il faut dire qu’avec mon âge, 58 ans, et ma couleur de peau, noire, je n’attire pas facilement les employeurs, ni les femmes d’ailleurs.

Mes enfants, eux, ont de bonnes places. Je suis fier d’avoir au moins réussi ça. Au début, quand le chômage est arrivé, je tournais en rond chez moi. Je me faisais du mouron, j’allais frapper aux portes des agences d’interim. Un homme d’expérience comme moi, ça aurait dû les intéresser. Je ne suis pas difficile et je peux tout faire. Mais rien, personne ne m’a laissé une chance, et puis, il y a cette crise qui est tombée. Moi, les chutes de consommation, j’connais pas. Chaque jour, je consomme la même chose : 2 cafés et 3 bières, c’est mon quota de la journée. Les jours de fête j’ajoute un petit rouge.

Après un an à me tracasser, je me suis dit : « Bonaparte, arrête de t’esquinter à te battre, trouve-toi une petite île tranquille pour te la couler douce le reste de ta vie ». C’est comme ça que j’ai atterri au Santa Hélèna. Roberto et Rosalia, les tenanciers étaient sympas et c’était juste en face de la caserne. Je me suis trouvé une place au bar, juste à côté de la fenêtre. De là, j’observe les allées et venues des militaires, c’est fascinant.

Ce qui est merveilleux avec les militaires c’est que, chaque fois qu’ils se croisent, ils se saluent. Pas un hochement de tête, non, un vrai salut bien rigide qui les fait lever la main jusqu’au front. Je trouve que tout le monde devrait se saluer comme ça. Plus personne ne dis même « bonjour » de nos jours. Avant de trouver le Santa Hélèna, j’avais l’impression d’être devenu l’homme invisible. C’est très cruel d’être invisible aux yeux des autres, c’est une sensation proche de la mort. La mort, je la regarde de loin maintenant mais, à ce temps là, je croyais que c’était la seule à vouloir de moi.

Heureusement maintenant c’est fini, il y a Roberto, Rosalia et ma place au bar qui m’attendent chaque jour.

Depuis quelques temps, deux militaires ont pris l’habitude de commencer leur journée par un petit café au Santa Hélèna. Chaque matin, je me lève vite pour arriver avant eux. C’est devenu mon moment préféré de la journée.

Les deux gaillards entrent de leurs pas énergiques et me saluent comme si j’étais leur commandant en chef:
– Alors Bonaparte, on la refait cette bataille de Waterloo ?
Je ris et réponds :
– C’est vrai qu’avec des soldats comme vous, j’aurais plus de chance de gagner !
Puis, je les regarde avaler d’une traite leurs cafés et repartir à leurs combats de la journée.

Elle est pas si mal finalement cette vie d’empereur déchu, il suffit de se trouver une petite place quelque part et de goûter aux gens qui passent.

Et vous ? Z’êtes plutôt en guerre ou en paix aujourd’hui?

avril 18th, 2009 par Miss Chocolat | Commentaires fermés sur Bonaparte

Nager avec les dauphins

dauphins
C’est probablement le rêve le plus répandu chez les enfants et les ados, après celui de rencontrer Justin Timberlake ou Reana. Adultes, le rêve serait plutôt de barboter, à maximum deux, dans une eau chaude sans rien de gluant qui tourne autour…

Mais, la fascisation pour ces mammifères marins reste intacte. Leur belle couleur argentée, leur sourire fendu jusqu’aux oreilles, leur langage ultrasonique, leur faculté de sauter pour s’amuser,… nous attirent comme des aimants.

Les habitants du bord des mers ont flairé le poisson. Tout qui à un petit bateau à moteur se transforme en convoyeur de touristes rêveurs. Depuis la chute de la Livre Sterling, les rentiers anglais, rougis par le soleil, s’y sont mis aussi. Derrières leurs panneaux sandwichs racoleurs, tous proposent de vous emmener à la rencontre des dauphins.

Et ça marche, qui peut résister longtemps s à ses rêves d’enfants lorsqu’ils semblent à portée de la main, ou plutôt du portefeuille ?

Le génie de l’aventure, assommé par ma dernière chute en VTT, s’est brusquement réveillé. Juste à temps pour me cacher la photo de l’embarcation sur laquelle il fallait monter. Il savait que si je la voyais, mon allergie à l’adrénaline referait surface effaçant toute perspective, pour lui, de s’amuser un peu.

Les tickets pour la famille en poche, j’étais surexcitée comme une fillette de 10ans. Etrange, avec les tickets, j’avais aussi reçu des K-way rouges et des gilets de sauvetages…Ca doit être une histoire d’anglophones, me dis-je. Ils ont attrapé la paranoïa des procès pour cause de cheveux mouillés.

C’est alors seulement, que je découvre l’embarcation : un hovercraft supersonique plus proche du Space Mountain d’Eurodisney que de la barque de pêcheur.

Mon allergie me prend à la gorge. J’essaye de me raccrocher à la bonne bouille rouge du pensionné anglais qui m’a vendu les places mais, il s’est transformé en jeune cowboy yankie. Assis à la place du pilote, il lorgne sur les deux blondasses à fortes poitrines qui se trouvent juste devant moi. Je sens qu’il va mettre le paquet pour les impressionner…

Je veux descendrrrrrrrrrrrrrrrrrre !

Poussée par le génie de l’aventure, qui refuse de s’éclipser, une fois de plus, devant la mère raison. Je me résonne en me disant que ce n’est que 90min difficiles à passer et, qu’après, je serai contente de l’avoir fait.

Je n’ai pas respiré une seule fois durant les 30 min de l’aller. Dès que j’ouvrais la bouche une vague d’eau salée s’abattait sur moi. La mer, qui ressemblait pourtant à un lac paisible avant le départ, s’est révélée avoir des vagues, chose que le génie avait également oublié de me rappeler.

Durant les 30 minutes suivantes, il fallait scruter l’horizon à la recherche des bêtes argentées. 30 longues minutes, ballottées dans tous les sens sur le canot pneumatique. Mon estomac qui s’était bloqué pendant l’aller, a recommencé à tourbillonner d’un coup. La sardine frites que j’avais engloutie avant le départ, s’est découverte une seconde vie et à brusquement trouvé la porte de sortie. J’ai penché ma tête juste à temps pour épargner les longs cheveux blonds de la midinette assise devant moi.

C’est le moment qu’a choisi le pilote pour crier : «dolphin» et redonner un coup de moteur. Ma tête à suivi la sardine accompagnée par tout le reste de mon corps.
SPLACH, j’étais à l’eau !

Je flottais lamentablement agrippée à mon gilet de sauvetage à côté de la sardine à moitié digérée.

Attiré par l’odeur de la sardine ou par les ultrasons de ma détresse, un dauphin a fait surface à côté de moi. Il m’a encerclée poussant un gros fou rire moqueur. Le pilote zélé qui suivait le dauphin a fini par venir me repêcher.

Le dauphin sauveur a englouti le génie de l’aventure en même temps que la sardine. Je ne pense pas le revoir de si tôt.

Moi, je me suis réveillée… étrange ce rêve de nager avec les dauphins…

Et vous ? Z’avez aussi des rêves à ne surtout pas réaliser?

avril 18th, 2009 par Miss Chocolat | Commentaires fermés sur Nager avec les dauphins

Les vacances commencent bien…


J’ai toujours aimé les trajets en voiture. J’adore sentir toute ma petite famille dans cet espace confiné roulant vers les vacances. Tout le monde est de bonne humeur stimulé par les rêves de ce que vont être ces 3 petits jours loin du train-train quotidien.

Mr Monchéri roule calmement, ça lui permet d’admirer toutes les belles bagnoles qui le dépassent: des Porsches, des Bmw, très rarement des Fiat Pallio… Une partie du trajet consiste donc, pour moi, à rassembler ma culture voituresque pour faire des commentaires sur les nouvelles versions des 4 roues.

– Je trouve que cette nouvelle Passat à les fesses de la Jaguar, pas toi ?

Puis, il faut occuper les enfants en comptant le nombre de voitures conduites par des hommes à moustaches. Inventer des formes aux nuages et, admirer tous ces paysages qui défilent.

– Tiens des vaches ! Regarde vite Fifille, toi qui ne sais pas encore vraiment à quoi ça ressemble. (ben oui, elle est plus lisboète qu’ardennaise pour le moment…)

Le stress remonte d’un cran à la sortie d’autoroute.

Comment va être l’hôtel ? Etait-ce bien raisonnable de réserver sur Internet ? Pourquoi est-ce que c’est toujours moi qui fais la réservation ? Pourvu que ce ne soit pas celui-là au bord de la 4 bandes. Ouf, on est passé…

– Ca sent les égouts ici, tu ne trouves pas ? Rajoute Mr Monchéri

On continue à rouler…

Enfin nous y voilà ! Pas mal, pas mal… Les 4 étoiles ont l’air bien fixées à la façade. Le hall en marbre est prometteur….La tension remonte au moment des vérifications de la réceptionniste. Ca prend un temps fou…pourquoi vient-elle d’hausser les sourcils ?

Fifi et Fifille commencent à jouer à cache-cache derrière les sièges de l’accueil. Si ils continuent elle n’aura plus du tout envie de retrouver notre réservation.

Un groupe de « garçons et filles d’étage » rient de bon cœur en anglais…

– No, they don’t understand
– Yes, we do ! répond Mr Monchéri…

S’excusant de sa maladresse, le garçon nous tend un pot rempli d’œufs en sucre. Ils sont sympas ici, je rajouterais bien une étoile en plus.

La réceptionniste nous tend la carte-clés,

– Bienvenue, tout est en ordre, vous avez la chambre 211

Oufffffffffffffff!

Nous entrons dans la chambre familiale, très spacieuse, avec un balcon donnant sur la piscine et les bateaux amarrés… Joli, joli !

Les enfants sont fous de joie et commencent à sauter sur les 2 fauteuils qui leur serviront de lits. C’est leur façon à eux de vérifier le confort du matelas…

Je néglige consciemment de jeter un œil à la kitchinette.

– Tu vois, on aurait pu prendre de quoi manger ici, me lance Mr Monchéri.
– Mais je t’en prie,répondis-je pour qu’il se souvienne du contrat en trois exemplaires qu’il a signé sous la torture avant le départ.

Les valises sont déballées, je m’installe sur la terrasse…. Pas mal la vue non ?

Et-vous ? Z’êtes toujours bien tombé côté hôtels ?

avril 14th, 2009 par Miss Chocolat | 2 commentaires et vous, z en pensez quoi ? »

Les vacances, ça se prépare…


Je rêve de ce week-end depuis des mois : 3 jours dans un hôtel au bord de la mer!

Mr Monchéri a juré, sous la torture, de préparer tous les repas. C’est mon truc préféré pour me faire inviter au resto. Trois jours sans débarrasser la table, sans préparer à manger, de vraies vacances pour moi aussi, enfin !

Mais tout départ, quelque soit la durée du séjour, nécessite la préparation des bagages et ça, ça en découragerait plus d’une à partir !

Rare sont celles qui sont épaulées dans cette tâche au combien délicate qui consiste à remplir des valises de possibilités. Arriver à prévoir tout ce qui pourrait se passer en quelques jours pour toute une famille dans un endroit où on n’a jamais mis les pieds est un vrai défi.

Depuis une semaine, j’étudie la fiabilité des prévisions météorologiques de 3 sites internet différents et extrapole à la ville de destination le temps qu’il risque de faire. Mais 20 degrés c’est l’équivalent des températures polaires pour Mr Monchéri et des tropiques pour Fifi. Il faut donc emmener les chemises Damart de monsieur et les shorts du petit. Oui mais, si il pleut ? S’il y a du vent ? Si Fifille décide de ne plus aller sur le pot ? S’ils tombent tous les 2 à l’eau ? S’ils se font des bobos? S’ils s’ennuient ? Si et si et si et si……

Est-ce que ça vaut vraiment la peine que je prenne mon bouquin ?

Chaque fois qu’une possibilité germe dans ma tête la semaine avant le départ, je la note sur le dos d’une vieille enveloppe. Au moment du départ, la maison ressemble à un bureau de poste ! Il y en a partout, de la cuisine au garage en passant par les toilettes. Toutes plus ou moins semblables :
– Cerf-volant
– Fermer le gaz
– Culotte de Fifille dans mon sac à main
– Camera
– Chargeur camera
– Cassettes camera
– Sac camera
– Appareil photo
– Maillots de Mr (peu probable qu’il l’utilise mais bon)
– Dessus de Bikini
– Dessous de bikini
– M’épiler le dessous des bras
– M’épiler le maillot
– Et les jambes aussi…(vive le printemps !)
– Bibron poupée
– Ne surtout pas prendre les chaussures de la poupée !
– Recoudre le polaire de Fifi
– Chaussettes Damart
– Calçons Damart
– Crayons à colorier + gomme+ taille crayon+ feuilles pour espérer avoir la paix au resto
– …

J-1, branle-bas de combat.

Je rassemble les enveloppes et pars à la recherche de tout ce qui est inscrit en tirant péniblement sur ma jambe gauche, Fifille y est suspendue.

– Veux lait mãe !
– Le lait ! J’allais oublier le lait ! Vite une enveloppe.

A ces longues listes, j’ajoute le matériel de base : nombre de slips fois nombre de jours pour tout le monde sauf pour Fifille pour qui il faut encore multiplier ce nombre par 5, les brosses à dents,…

Cette fois-ci, je suis vraiment obligée de repasser les tonnes de linge en retard. Les chaussettes de Mr Monchéri doivent forcément être là dedans, depuis des mois…

Les heures passent, le rêve de vacances se fait de plus en plus fort. Pourquoi 3 jours ? 30 serait le minimum pour que je récupère de la préparation des bagages…

Le jour J arrive, nous sommes, enfin, tous les 4 assis dans la voiture. Mon examen de passage commence :
– Dis Chérie, mon rasoir, tu ne l’as pas oublié ? T’as assez de pull pour moi ?
– Mam, t’as pris mon monopoly?
– Veux mon doudou !
– Tu as de l’eau ?
– Livre, mãe
– T’as pas oublié ma DS au moins ?
– C’est quoi l’adresse de l’hôtel que je lance le GPS ?
– … ?????
– Tut,tut, tut,….Le numéro composé n’est plus attribué réessayez dans 3 jours

J’incline le siège et ferme les yeux …ça y est, je suis en vacances !

Et vous? Z’aimez aussi les départs?

avril 13th, 2009 par Miss Chocolat | 2 commentaires et vous, z en pensez quoi ? »

A vous de jouer !

Le week-end de Pâques, c’est LA pause CHOCOLAT de l’année. J’ai donc décidé de fêter ça dignement en vous mettant au défi!

Que les « pause chocolat » addicts que vous êtes se révèlent en répondant au 4 questions suivantes:

1. Quelle est la nationalité de Kevin Destates ?
2. De quelle marque est ma voiture ?
3. A quoi fait référence le nom « Mr Monchéri » ? ( ! pas à qui…tout le monde sait que c’est l’ homme de la maison)
4. Question subsidiaire : Quels sont les 3 mots que vous voudriez que je place dans un de mes prochains textes?

Trop facile non ?

Les 2 gagnants recevront un crayon porte bonheur magique. Si si, je l’ai testé. Il suffit de souffler très fort dessus en l’agitant sous le nez et ça provoque un fou rire immédiat! C’est la main innocente de Fifille qui tranchera parmis les bonnes réponses.

Vous avez jusqu’à mercredi 15 avril midi pour répondre par email à ma nouvelle adresse miss.pausechocolat@gmail.com

A vous de jouer !

Pendant ce temps, moi, je m’en vais prendre une petite pause en chocolat…

A lundi pour de nouvelles tablettes de rires ou d’émotions…

avril 9th, 2009 par Miss Chocolat | Commentaires fermés sur A vous de jouer !