Au début de notre expatriation à Lisbonne, je me sentais perdue et sans repères.

Pour re-calibrer ma boussole interne, j’avais trouvé un pôle magnétique hyper puissant : IKEA !

Chaque fois que le mal du pays me prenait, ce qui était assez fréquent à l’époque, je me rendais chez le grand gourou nordique.

Pourquoi ?
1.Parce que tout qui vient d’emménager passe forcément 10 jours chez IKEA à acheter et 15 nuits blanches à monter ?
Non ! Notre appartement était meublé d’origine…

2.Parce que, dans le grand nord belge, mon intérieur était plus proche du cosy scandinave que du kitch ibérique ?
Non ! Comme partout, plus de 75% du mobilier de base portugais est made in IKEA.

Simplement, parce que rien ne ressemble plus au magasin IKEA d’Hognoul (Liège) que celui d’Alfragide (Lisboa) !

IKEA a inventé le clonage avant l’heure, tous les magasins sont parfaitement identiques !

En plus, ils ont oublié les fenêtres ! Quand vous êtes à l’intérieur, Lire la suite…

La semaine dernière, toute contente d’avoir écrit ma petite histoire sur le Krav Maga, je pars à mon cours. J’essuie les grosses gouttes de fatigue qui perlent sous mes yeux et me lance sans ménagement dans l’entrainement.

Jusqu’à ce que….craaaac….mon dos crie son raz le bol !

Non, je ne venais pas de mettre ko mon adversaire en lui lançant mon pied droit là où la décence m’interdit de m’étendre. J’avais seulement ramassé mon sac et m’apprêtais à retourner tranquillement me plonger dans un bain chaud.

Une douleur lancinante venait de s’introduire dans ma colonne vertébrale.

Au début, j’ai fait la dure. Je me disais que si je l’ignorais, elle finirait par comprendre qu’elle n’était pas la bienvenue. Mais, après une semaine, non seulement elle s’était confortablement installée mais elle avait réussi à corrompre l’ensemble de mon corps. Quand je discutais avec quelqu’un, ma tête regardait mon interlocuteur, mes épaules son voisin de droite et mes hanches les ignoraient royalement tous les deux pour s’intéresser aux voitures qui passaient dans la rue latérale !

Il fallait agir.

J’ai rassemblé tout ce que mon cerveau contient de vocabulaire portugais pour prendre rendez-vous chez l’ostéopathe de mon quartier. Après trois longues journées supplémentaires à attendre, couchée sur la liste d’attente de la secrétaire, j’ai fini par avoir rendez-vous.

Mercredi soir, nous attendions sagement, ma douleur et moi, dans la salle d’attente de monsieur l’ostéopathe, une salle digne des plus beaux magazines de design. Les autres patientes semblaient toutes sorties de la salle de sport BCBG d’en face. Leurs longues jambes fines et musclées, me prouvaient qu’elles passaient plus de temps à courir sur leur tapis roulant que moi derrière mes fifis.
Comble de la honte, je me rends compte que Fifille m’a laissé un cadeau en chocolat sur le chemisier.

Evidemment, la douleur qui m’avait entraînée jusque là s’était subitement volatilisée pour s’installer, probablement, dans le corps nettement plus sexy d’à côté.

C’est mon tour.

Un homme charmant, en blouse blanche, d’une bonne cinquantaine d’année m’accueille dans Lire la suite…

Certains adoptent des chiens, d’autres des chats ou des poissons rouges. Nous, nous adoptons des PCs. Vous savez ces grosses bêtes carrées qui vivent en symbiose avec les souris.

Depuis l’expatriation, le PC est devenu un membre de la famille.

Fifille commence à croire que ses grands-parents vivent dedans. Parfois, je la surprends à chanter devant l’écran éteint : «Youououou, Mamy et Papyyyyyy. Regardez mon beau dessin !»

Du haut de ses 2,5 ans, elle sait que l’écran tactile est l’avenir. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est pourquoi celui de la famille en est toujours à l’ère du clavier….foutue bête qui ne fait rien quand elle appuie très fort son doigt dessus : «PC ! C’est ce coloriage-là que je veux !».

Je pense qu’aucun animal de compagnie ne reçoit autant d’affection que notre brave PC.

Quand Mr Monchéri rentre du boulot, il n’oublie jamais d’aller lui tapoter les touches. Moi, je le câline presque toute la journée. Chaque jour, on s’émerveille de ses nombreuses capacités.

Hier soir, par exemple, Mr Monchéri a failli verser une larme quand il a vu que j’avais utilisé MindManager.

Il était tout ému de voir que sa petite femme s’était remuée les méninges (Remue-méninges = Brainstorming en québécois) intelligemment, pour une fois, en utilisant un logiciel directement conçu pour ça!

Waw, j’étais entrée dans son monde civilisé ! Un monde parfait où Lire la suite…

J’ai envie de dormir…. Il est 13h et je ne rêve que d’une chose, être dans mon lit…

La journée d’hier m’a mise sur les genoux. C’est souvent comme ça quand je reçois. Dès le réveil, je me demande ce qui m’a pris d’inviter à dîner. Probablement le manque de sorties depuis Noël… Juste quelques restos pendant lesquels j’ai passé plus de temps aux toilettes avec Fifille et sa nouvelle petite culotte qu’assise à table pour profiter du repas.

La semaine dernière, je discutais recettes de cuisine à la sortie du Lycée avec un groupe de 4 femmes que je ne connaissais pas vraiment. L’invitation est sortie toute seule de ma bouche : « si vous êtes libres, mardi prochain, venez chez moi avec vos hommes. Je vous préparerai ces fameuses coquilles Saint-Jacques. » Pas de chance, elles étaient toutes libres…

Mr Monchéri, ravi, espérait enfin rencontrer d’autres mâles, non-collègues, avec qui discuter.

Vous le savez, la cuisine n’est pas mon domaine d’excellence. La fameuse recette de coquilles Saint-Jacques était une pure invention. J’étais tombée sur la page cuisine d’un vieux Femme Actuelle dans la salle d’attente du médecin. Comme il n’y avait que ça à lire, je l’avais apprise par cœur.

Maintenant que je devais l’exécuter, je n’avais plus la moindre idée des quantités. Des recettes de coquilles Saint-Jacques, ça se trouve partout. Le problème c’est que toutes ces recettes mentionnent des ingrédients que je ne connais pas…

Je commençais sérieusement à envisager de simuler une gastro-entérite pour annuler le repas quand Lire la suite…

Il y a des livres qui nous transportent au bout du monde, d’autres qui nous emmènent au bout de nous-mêmes. Le livre de Sœur Emmanuelle : « Le paradis, c’est les autres », fait partie de ces deux catégories ! Mieux encore, il nous fait toucher à un petit bout de l’Absolu, cet infini dans lequel notre vie éphémère prend tout son sens.

Comme tout le monde, je connaissais la dynamique Sœur d’origine belge qui secouait les présentateurs TV et nous faisait bien rire. Je me rappelle même, petite fille, être allée l’écouter dans la salle des fêtes de mon école.

Mais, découvrir son histoire écrite avec ses propres mots et comprendre le sens de son action, ont transformé l’image figée que j’avais d’elle en un vrai film couleurs. Mieux, ce livre me donne envie de me mettre à avancer dans ma propre vie !

Elle a passé 99 ans sur Terre ! Si ça, ce n’est pas de l’expérience ! 99 ans dont plus de 60 ans comme expat…au tiers-monde ! L’immersion dans un pays inconnu, elle connaît ! Elle a même fait de l’immersion dans la décharge d’immondices du Caire pendant plus de 20 ans…

La joie, la tolérance et le refus de se soumettre à la fatalité transpirent de ce livre. Elle a vécu chaque période de sa vie, même la grande vieillesse, avec la même soif d’en tirer le meilleur.

Alors que, mon grand rêve à moi est d’avoir une voiture neuve, son grand rêve était de vivre au milieu des plus démunis. Au début, ce n’était même pas dans le but de les aider mais, simplement, pour leur montrer que leur vie, à eux aussi, valait la peine d’être vécue; qu’aussi miséreux qu’ils soient, ils méritaient d’être aimés par le reste de l’humanité pour eux-mêmes.

Vous imaginez qu’à l’âge de la retraite, Lire la suite…