Quand on publie des articles, le grand méchant Orthographus n’est jamais loin. Il jubile lorsqu’un interlocuteur bienveillant vous glisse à l’oreille : « très bien tes textes mais attention à l’orthographe ». Orthographus renchérit : « Hihihiiii, je te l’avais bien dit : toujours nulle en dictées… »

Savez-vous qu’il y a un mot dans le dictionnaire pour cette «tare»? Ça s’appelle la «dysorthographie: difficulté spécifique d’apprentissage de l’orthographe chez un enfant ». Merci Larousse d’avoir précisé « chez l’enfant ». Je serais curieuse de connaître le pourcentage de population adulte capable d’écrire 10 lignes sans hésiter sur le moindre mot… 10% tout au plus, non? D’accord, j’essaye de me rassurer moi-même…

Mais, si on y réfléchit, quelle est la normalité pour un humain: écrire correctement ou faire des fautes ? Et si c’était avoir le cerveau tellement bien formaté qu’il assimile les mots et les règles sans la moindre remise en question de ces dits mots et ces dites règles qui était « anormal » ?

« Les premiers balbutiements du langage humain remontent à il y a peut-être 2 millions d’années et furent accompagnés par des changements cérébraux. Ce n’est pas le cas du langage écrit qui lui date d’il y a à peine 4000 ans. On peut donc dire que nous sommes biologiquement conçus pour parler, mais pas pour lire et écrire. » http://lecerveau.mcgill.ca/

Notre cerveau est bien plus souple que nos professeurs de français car « Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre des ltteers dnas un mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlblème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot. »

Et pourtant, dès qu’une langue a un certain succès, ces maudites règles d’orthographe apparaissent. Elles ont pour but de nous permettre de nous comprendre les uns les autres. AMEN.

Malheureusement, créée par les seules élites qui avaient accès à l’écrit, l’orthographe est devenue plus une marque de distinction des capacités d’expression qu’une charte de fraternisation entre citoyens. Comme les fautes d’orthographe sont faciles à comptabiliser, elles ont bien vite été utilisées comme simple outil d’évaluation. Pratique de rabaisser les esprits un peu trop créatifs en massacrant leurs textes avec un bon feutre rouge.

Toutefois, il faut bien l’admettre : les fautes d’orthographe, c’est comme les trous dans les chaussettes, ça n’empêche pas de marcher mais ça peut être gênant…

Voici pourquoi, un jour, je raccommoderai aussi les gentils petits « mau » de mon fifi. En attendant le bon moment, je profite de ses « graus bisou maman, tu est la maieur ».

Et vous. Etes-vous assez doués en orthographe pour relever toutes celles que j’ai laissées aujourd’hui ? Laissez vos corrections dans les commentaires et aidez-moi à m’améliorer.