Petit barbecue entre voisins

Pour moi, l’expatriation est un double choc culturel. Le premier est, bien entendu, lié au changement de pays. Le second, au changement d’environnement. Habituée à vivre au milieu des prés fleuris avec quelques voisins, je découvre la vie au milieu des voisins avec quelques pots de fleurs.
La ville est un lieu étrange où les gens s’empilent les uns sur les autres dans des maisons plus hautes que larges et où chacun semble se battre pour préserver son petit territoire bétonné.
Je pense que le fait de mettre en commun les bruits de notre intimité scatologique y est pour quelque chose. Essayez, vous, de sympathiser avec un type qui urine bruyamment au-dessus de votre tête chaque nuit aux heures piles.
Pas facile, non plus, de faire copain-copain avec une famille belge qui laisse Fifille porter les talons aiguilles à 7h du mat le week-end. Mea culpa
Heureusement, pour rompre cet anonymat de proximité, il y a le barbecue annuel des voisins !
Pas question, pour nous de rater cette chance unique de mettre un visage sur le pisseur nocturne du dessus.
Bravant notre complexe d’infériorité linguistique, nous nous sommes retrouvés tous les quatre autour d’une grillade de sardines et d’une brochette de voisins. Après quelques verres d’apéritif et un échauffement des zygomatiques, je me sentais presque à l’aise.
L’avantage quand on est mère, c’est que les conversations tournent toujours autour des enfants. (Enfants qui tournent, eux-mêmes, toujours autour de vos pieds, voir carrément dessus).
Il suffit donc de préparer à l’avance les réponses aux questions suivantes :
1. Comme ils sont mignons !
– Merci (C’est vrai quoi, 18 mois de fabrication, quand-même !)
2. Quels âges ont-ils ?
-Assimil, leçon 1
3. Comment s’appellent-ils ?
-Répéter plusieurs fois en articulant bien ces drôles de prénoms imprononçables que vous avez malheureusement choisis.
(Un conseil aux futurs parents : choisissez des prénoms internationaux. Ca vous évitera quelques moments de solitude quand on vous posera cette question)
4. Vous travaillez?
– Oui ! je suis Femme Expat. Je vous assure que c’est un vrai métier !
Le plus chouette dans ce genre de petite « sauterie », c’est de faire la connaissance des voisins-clowns. Ceux qui, à grands renforts de pinard et de soleil font le spectacle.
Morceaux choisis :
– Je suis pour les piercings dans le nez de ma fille mais seulement si elle arrive à capter les matchs de foot avec… (Imaginez les gestes)
– Eh Rodrigo, t’es bien tri-sexuel, toi? T’as raison, entre une femme, un homme et un escargot, difficile de choisir…(N’imaginez surtout pas les gestes !)
Commencer à 14h aux sardines-vin blanc et finir à 2h du mat au whisky-vodka, ça réinvente l’humour…
Et notre pisseur nocturne ? Ce n’était pas le dernier à vider les bouteilles…Ceci, explique cela…
Vive la vie en communauté !










juin 3rd, 2009 - 13:19
mdr