Les langues étrangères
Ce matin, par exemple, j’accompagnais mon fifi à la visite médicale et pas moyen de comprendre vraiment ce que l’infirmière me racontait. J’habite Lisbonne depuis plusieurs mois mais cette langue reste pour moi l’objet de nombreux fantasmes.
Au début, consciencieusement, j’apprenais chaque soir vocabulaire et grammaire. Grâce à cela, j’arrive à me faire comprendre sans trop de mal dans la vie courante. (C’est vrai que je me suis déjà retrouvée avec le double de Pasteis de Belèm, de délicieuses tartelettes, que commandé mais je l’ai à peine regretté.) Puis, j’ai inconsciemment décrété que je n’avais plus besoin de progresser. En vérité, je trouve assez amusant de ne comprendre qu’un mot sur deux. Mon esprit adore inventer ce que la personne raconte en fonction des intonations qu’elle prend. Je me délecte du « non-verbal ». Ca m’amuse de participer à une conversation en étant consciente que je suis peut-être tout à fait à côté de la plaque.
Ce matin donc, j’étais en train de détourner l’attention de fifi en lui commentant l’azulejo mural (fresque en pavés de céramique) tout en essayant de comprendre un minimum ce que l’infirmière me racontait. Avec le recul, j’hésite entre deux possibilités : soit elle me disait que mon fils avait de la chance d’être un garçon parce que vu le cinéma qu’il faisait, il valait mieux qu’il n’accouche jamais ; soit elle m’expliquait que sa fille venait d’accoucher et qu’elle venait d’être grand-mère… J’ai donc émis quelques Ah, Oh, Eh sim, bom, parabens, obrigada enrobés dans un grand sourire. Elle a choisi dans le lot les mots qui lui convenaient et nous nous sommes quittées en bons termes.
Vous avez raison, il vaut mieux que je me réconcilie avec Assimil au cas où, un jour, j’aurais à faire à un vrai médecin…
Et vous ? Les langues étrangères ? Vous arrivez à les dompter où vous les regarder se tortiller dans la bouche de vos interlocuteurs ?











février 13th, 2009 - 18:20
Vraiment très très drôle ce regard sur l’apprentissage des langues. Je commence à prendre l’habitude de vous lire comme on fait chaque jour une …. pause-chocolat.
Merci pour ce moment de … légèreté.
Nathalie.